Pour commencer, je vais vous avouer que je ne suis pas un fan des produits Harley-Davidson. C’est plus une question de gouts personnels. Je boude Harley depuis qu’ils ont tué la division Buell et qu’ils ont « manqué leur coup » avec l’achat des motos MV Agusta qui a rapidement viré au vinaigre. C’est plus fort que moi… Tant d’attentes d’avoir une moto performante, légère et maniable chez Harley se sont envolées. J’étais vraiment déçu.

Je VEUX une moto plus dynamique et performante depuis ma Buell Lightning de la part de Harley-Davidson. « C’est tu trop demandé? » comme dirait mon oncle Roger!

Dans cet article, je ne vais pas faire le tour côté technique extrême de la nouvelle bête de Harley-Davidson. Je vais plutôt vous faire part de mes impressions franches et directes sans le fla-fla média. Je vais être brutalement honnête.

Mon premier contact avec la Pan-America s’est fait lors

de son lancement au salon de la moto de Montréal. La moto couverte et la panoplie de journalistes, fan-boys Harley, concessionnaires et les curieux s’étaient massés dans le stand et… Le drap se soulève…

Mais, quelle horreur!  Je n’ai pas du tout aimé le modèle à l’époque. Le problème pour moi c’est que les coloris du modèle de lancement n’étaient pas du tout flatteurs à mon œil. Je l’ai baptisé sur-le-champ : l’enclume!  C’est très peu flatteur, mais c’est ce que j’ai ressenti sur-le-champ. Il n’était même pas question d’en faire l’essai, je l’ai catégorisé « vidange » et je n’ai pas demandé les restes.

Ouais, c’est dur, mais je vous ai promis la franchise absolue, alors… Désolé Harleyistes, mais c’est mon opinion, du moins lors du lancement…

Quelques années plus tard, nous sommes maintenant en 2023 et depuis quelque temps, une collaboration média entre Moto Journal et Motocycliste.net s’est formée. Jean Paré et moi avions déjà enregistré quelques vidéos et un jour, il se pointe avec… Vous l’avez deviné, une Pan-America ! Une 1250 Special gris avec des roues de broches. Redessinée ? Non, simplement offerte dans une couleur que je crois, lui rend plus justice. Jean sait très bien que je ne suis pas un fan de Harleys et il s’est fait une mission de me faire découvrir cet engin sous un œil différent.

Mais… que se passe-t-il ? Je la trouve belle cette fois, mis à part les phares que je ne suis pas capable de regarder sans penser qu’il manque quelque chose sous la bulle. Sur tout le reste, j’aime. C’est un mélange de motos européennes et japonaises côté design. Un 180 degrés radical dans mon esprit. Tout ça pour dire que la couleur et les agencements c’est 75 % du chemin pour apprécier une moto et en considérer l’achat.

Mais, ça ne s’arrête pas là…

C’est ici que j’offre mes plus plates excuses à HD. Ouais, y’a rien que les fous qui ne changent pas d’idées et je ne crois pas que je suis fou à lier. Du moins assez sain d’esprit pour ne pas être interné. Enfin, une bécane Harley-Davidson que je considèrerais acheter pour remplacer ma fidèle KLR 650 qui amassait la poussière dans le garage. J’aimais ma KLR, mais pour voyager ou faire de l’autoroute, je la laissais dans le garage. Je recherche une Adventure confortable qui peut, à l’occasion, rouler sur autre chose que du bitume.

La Pan-America coche toutes les cases de ma fiche de besoins et envies. Pour vrai ! Une Harley qui me plait?  Que le monde a changé !

Ça commence par le confort sublime de la selle et la prise en main des guidons, la position est parfaite pour moi. C’est naturel comme sur ma Suzuki Bandit 1200 d’autrefois. Des pédales qui sont placées sous la selle quoi que, un peu trop vers l’arrière comparé aux autres modèles ADV, offrent. Finalement la position neutre qui permet un contrôle maximal de l’engin avec tout le corps du pilote ce qui se traduit par une expérience complètement différente de tous les produits du manufacturier américain à ce jour. C’est GÉNIAL !

Ensuite, Harley créa le MOTEUR ! Le Révolution Max 1250 ! 1252cc, 150 chevaux, 121 nm de couple et 9000 tours moteur à la zone rouge ! ENNNFIIIIN!  Un moteur qui résonne avec mon côté mécanicien et amateur de haute performance. Le Rev Max est le HEMI pour motos!  Un gros bloc avec la mentalité F*CK YOU!  Tout ce que je recherche d’un moteur de moto est dans le Revolution Max.  Du couple « en masse » bas dans les tours et le punch de puissance brute dans les mi-tours jusqu’à la zone rouge. Pour couronner le tout, la cartographie d’injection est PARFAITE dans tous les modes. Le son, et le staccato du V-twin lorsque sollicité et un pur délice. Mais, qu’est-ce qui s’est passé chez Harley ?

Si ça s’était arrêté là, j’aurais compris et quand même apprécié la Pan-Am pour ça, mais, devinez quoi?  Ça continue !

La partie cycle, du cadre, la suspension et les roues de broche tubeless (pas de chambre à air) viennent complémenter encore plus la Pan-Am. Je suis au nirvana!  La suspension du Pan-Am est contrôlée par ordinateur. Elle est donc, semi-active, et elle s’ajustera automatiquement selon le mode choisi par le pilote. Elle contrôle non seulement la hauteur de la moto (qui redescend en position basse au démarrage), mais aussi la précharge, compression et détente selon les paramètres suivants :

• Accélération
• Angle
• Plongeon (freinage)
• La vitesse de roulis

OUF!  C’est très technique, mais en gros, la suspension s’ajuste quasi instantanément dans toutes les conditions route et hors route. C’est TRÈS efficace!  J’A-DO-RE !!!!  Des routes bosselées, les nids de poules, les serpents d’asphalte, les rigoles, bref, tout le pa-tra-tra qu’on puisse vivre dans la vraie vie avec une moto aventure au Québec. WOUAHHH !

La tenue de route est impressionnante. HD ont même appelé Bibendum (Michelin) lors de la conception de la Pan-Am pour créer un pneu unique pour la Pan-Am. Le Scorcher Adventure, un radial 80 % route, 20 % hors route. Un ensemble de pneus précis ET confortable avec la technologie 2CT (bigomme) qui est souple, mais aussi durable sur le bitume. Couplé avec l’impressionnante suspension de la Pan-America Special, ça nous donne une des motos aventure de grosse cylindrée les plus précise et confortable que j’ai eu le bonheur de piloter à ce jour.

Le freinage, il faut aussi en parler. ABS ajustable et blah blah blah. Ce qui m’a plu c’est que je n’ai rien remarqué. Ouaip ! Rien ! La Pan-Am est équipée d’un système qui relie électroniquement les freins avant et arrière. Pourquoi?  Imaginez le scénario d’un freinage d’urgence ou le pilote actionne seulement le frein arrière. OUF!  Dans la majorité des cas, ça va faire BOOM!  Eh bien ici, le système enverra de la puissance de freinage à l’avant et vice-versa lorsqu’il détectera un freinage d’urgence sur un seul circuit. J’adore le concept, mais je n’ai pas eu le bonheur (malheur) de le tester, mais c’est un peu rassurant de savoir qu’il est là, prêt à intervenir en cas de pépin.­

Mis à part les pédales qui sont un tantinet trop reculées (qui aurait cru que je dirais ça d’une Harley un jour !), la partie cycle du Pan-Am 1250 Special est un sans-faute pour moi.

Le poste de pilotage. C’est ici que je croyais que HD aurait échappé la patate. Eh ben non. Je ne suis pas un admirateur de la mode aux multitudes de boutons et 22 398 765 modes d’ajustements. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, je jurerais que c’est ce que bien des manufacturiers se sont dit en créant leurs nouveaux modèles.  Bien qu’il y en a beaucoup de ces satanés « pitons » et sous-menus, le système est relativement convivial. Bref, le pilote s’y retrouve facilement pour régler les bases en quelques minutes à peine sans devoir lire une bible de 300 pages. L’écran de 6,8 po. est clair et facile à lire. Tout est bien disposé pour prendre la route rapidement et passer d’un mode à l’autre lorsqu’on est en route.

Les maux de la fin :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jamais dans ma vie de chroniqueur/blogueur moto n’ai-je eu autant de préjugés sur une moto qui se sont avérés complètement, mais complètement infondés.  Je remercie encore Jean de Moto-Journal de me l’avoir pratiquement imposée en l’apportant direct dans le studio.

Rares sont les essais moto sans regret chez moi. C’est facile de critiquer!  La Pan-Am Special est mon coup de cœur en moto Adventure pour 2023. Ils ont réussi a susciter un intérêt prononcé de ma part et ça chers lecteurs c’est très difficile à faire pour le vieux crouton qui écrit ces lignes. Pour un tantinet au-dessus des 25 000 $, cette moto aventure grand format saura satisfaire les motocyclistes qui recherchent une moto sophistiquée qui peut avaler les kilomètres sur l’asphalte comme sur le gravier.

La Pan-América sera elle le début d’une admiration de ma part du manufacturier américain ? Peut-être, car s’ils continuent dans cette voie à Milwaukee, je suis certain d’apprécier de plus en plus. À quand ce moteur dans un « Bagger » ?

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